Archives par étiquette : Jacques Charlier

Jacqueline Mesmaeker, Jacques Charlier, La colère de Ludd, BPS22 Charleroi, les images

Jacqueline Mesmaeker
Melville 1891, 2015
Photographie argentique numérisée et projetée, maquette en balsa et plâtre. Dimensions de l’installation variables.
Collection BPS22, musée de la Province de Hainaut
Jacques Charlier, Les Rives de l’Eden, 1986

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Jacques Charlier, Belgische Avant-garde in Brussel en Oxford, Museumcultuur Strombeek / Gent, les images

Photo Dirk Pauwels
Photo Dirk Pauwels
Photo Dirk Pauwels
Photo Dirk Pauwels
Photo Dirk Pauwels
Photo Dirk Pauwels
Photo Dirk Pauwels

Jacques Charlier, loques et buvards du STP

Fin des années 60 et début des années 70, l’une des pratiques fondamentales de Jacques Charlier consiste à retirer de leur contexte une série de documents professionnels du Service Technique Provincial où il est employé, et plus précisément dessinateur expéditionnaire, afin de les distiller dans le champ artistique, de les y « présenter ».  Bien connus sont les documents dit « essentiellement professionnels », cette documentation photographique, réalisée par A. Bertrand, employé au STP, des documents destinés à l’élaboration de projets d’amélioration de voirie, d’égouttage, de normalisation de cours d’eau, d’implantation de zonings industriels, etc.… Mais ceux-ci ne sont pas les seuls que Charlier extrait de leur contexte. Il y a également ce qu’il nomme les « documents relationnels relatifs à l’univers professionnel », des documents qui témoignent par exemple d’une mise à la retraite ou d’un voyage en groupe à Anvers, offert par la caisse de solidarité du Service.

On pourrait ranger aux côtés de ceux-ci les « signatures professionnelles », une suite de volumes rassemblant les listes de présence du personnel au bureau (de 8h à 16h45) à partir de février 68 et qu’il présente dans différents contextes artistiques, là où l’on cultive justement la signature, mais celle de l’Artiste, ou encore ces célèbres essuie-plumes, ces morceaux de tissus de différentes dimensions dont la destination première fut d’essuyer les plumes de graphos des dessinateurs du Service. Jacques Charlier accrochera ces essuie-plumes en rang serré dans diverses expositions, entre autres à la triennale de Bruges en 1974, avec la collaboration d’Yves Gevaert ou, quelques mois plus tard, au musée d’Oxford en collaboration avec Nick Serota.

Au sujet de ces essuie-plumes, acquis depuis par le musée d’art contemporain de Gand, Gilbert Lascault, professeur de philosophie de l’art à la Sorbonne, écrivait ceci en 1983 : « Vers la même époque, Jacques Charlier (qui se définit comme présentateur de documents) présente dans des lieux culturels de Bruges et d’Oxford des loques : les morceaux de tissu de différentes dimensions ayant servi à essuyer les plumes à dessiner. Ce sont des toiles où apparaissent des taches. Elles peuvent évoquer des recherches non-figuratives. Elles peuvent rappeler la volonté de certains artistes actuels à collaborer avec le hasard. Elles sont présentées non encadrées, non tendues, « punaisées sur le mur en un seul point à hauteur des tables de dessin » : rien n’empêche les spécialistes de l’art d’y voir une réflexion (proche d’autres réflexions artistiques) sur les toiles sans châssis… Jacques Charlier ne peut interdire ce type de lecture. Mais lui, il insiste toujours sur l’origine de ces morceaux de tissu : ce sont des loques, à usage  professionnel, extraites d’un contexte bien précis, sorti d’un service technique dont la fonction est définie.

Une discussion enregistrée entre employés du S.T.P. accompagne l’exposition des loques. L’un des employés se demande : « Peut-on trouver ça beau si on sait d’où ça vient ? » Il est certain que Jacques Charlier espère que l’insistance sur l’origine de ce qu’il montre en supprime la séduction. Indiquer l’origine des images et objets montrés devraient, selon lui, les « désublimiser ». Mais peut-être se trompe-t-il sur ce point. »

Jacques Charlier extrait donc les loques du STP ; il en fera de même avec l’un de leur inévitable corollaire, usuel en ce genre d’environnement professionnel : les buvards. Ou plutôt, afin d’être précis quant à la destination d’origine de ces objets : « les papiers de protection de table à dessin du STP », qu’il retire de leur contexte en septembre 72.  Charlier les découpe en vagues formats A4 et, afin d’affirmer tant leur origine que leur fonction première, y appose une languette de texte frappé à la machine à écrire, une notice identifiant la chose et la date de l’extrait. Cette identification est capitale car, comme les essuie-plumes, ces papiers sont le support des mêmes « recherches non figuratives », des taches, des traits de plume, des ronds de café, des mesures additionnées rapidement griffonnées, quelques notes crayonnées en guise de pense-bête. Tout cela tient du tachisme, de l’écriture automatique, d’une abstraction lyrique contenue, de l’aléatoire, de l’épuisement du motif, du retrait de la figure, bref de papiers à serrer dans un cabinet graphique. Ou alors tout cela tient du labeur quotidien, d’heures et d’heures passées penché sur la table à dessin, le dessin sous-jacent aux tracés de routes et de canalisations. Et dans le fait de Charlier, une pratique à rebours et le contre-pied même de l’appropriation artistique, une mise en doute de la neutralité sociologique de l’objet, une perspective sociale, le contraire même de toute supercherie illusionniste.

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Jacques Charlier, Belgische Avant-garde in Brussel en Oxford, Museumcultuur Strombeek / Gent, vernissage ce 10 janvier

Jacques Charlier participe à l’exposition documentaire « Belgische Avant-garde in Brussel en Oxford », au Museumcultuur Strombeek / Gent. Vernissage ce 10 janvier. 

Le communiqué  de presse : 

Op 25 mei 1973 opende in het Brusselse Paleis voor Schone Kunsten een tentoonstelling die de artistieke tendensen binnen de Belgische avant-garde aan de orde stelde. Met “M. Broodthaers, J. Charlier, J. Geys, B. Lohaus, G. Mees, Panamarenko, M. Roquet” organiseerde de Vereniging voor Tentoonstellingen onder de gedeelde coördinatie van Yves Gevaert, adjunct-directeur van het Paleis, en Michel Baudson, secretaris-generaal van Jeunesse et Arts Plastiques, een presentatie die scherp stelde op “de huidige toestand van de evolutie waardoor de kunst sinds één eeuw wordt gekenmerkt”. Tussen 30 juni en 4 augustus 1974 wordt de tentoonstelling een tweede keer opgevoerd. In samenwerking met Nick Serota richt Gevaert in het Museum of Modern Art in Oxford een presentatie in met werken van Charlier, Lohaus, Mees, Panamarenko, Roquet en Van Snick. 

Deze documentaire tentoonstelling, ingericht met documenten uit het archief van Bozar, de persoonlijke collectie van Yves Gevaert, en de archieven van de Brugse Musea, herinneren aan de voorbereidingen en het verloop van de tentoonstellingen in het Paleis en Oxford.

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Jacques Charlier, Convex/Concave : Belgian Contemporary Art, Tank Shangaï

Jacques Charlier, Peinture à la mouche 2019

Jacques Charlier participe à l’exposition « Convex/Concave: Belgian Contemporary Art » à Tank Shangaï, tout nouveau centre d’art contemporain de la métropole chinoise. 

WIELS et TANK Shanghai collaborent pour une grande exposition thématique Convex / Concave: Belgian Contemporary Art, réunissant 15 artistes belges contemporains :

Francis Alÿs, Harold Ancart, Michaël Borremans, Jacques Charlier, Berlinde De Bruyckere, Jos de Gruyter & Harald Thys, Koenraad Dedobbeleer, Edith Dekyndt, Michel François, Ann Veronica Janssens, Thomas Lerooy, Mark Manders, Valérie Mannaerts, Luc Tuymans, Sophie Whettnall.

Entre exubérance et introversion se crée une dynamique convexe/concave, à laquelle fait écho la manière dont les artistes imaginent et illustrent l’équilibre entre l’individu et le monde. La capacité d’observer le réel profane et tangible, avec grande précision et sens du détail, au lieu de faire appel à des grands systèmes philosophiques, abstraits ou conceptuels, est une caractéristique que l’art de la Belgique partage avec les artistes chinois. L’exposition développe le dualisme convexe/concave entre une vision du monde extériorisée, axée sur les relations, et une vue protectionniste, tournée vers l’intérieur. Le commissariat de l’exposition est assuré par Dirk Snauwaert et Charlotte Friling. 

Jacques Charlier, Peinture à la mouche 2019

Le communiqué de presse : 

« Les orientations convexes ou concaves – dans notre perception, les perspectives et réflexions – en sont arrivées à symboliser les multiples échanges et interrelations de la subjectivité. Ces réflexions, qui se substituent au dualisme subjectif, figurent les tendances opposées de l’être intérieur vis-à-vis du monde extérieur – contemplation intérieure et regard extraverti tourné vers l’extérieur. Ce dualisme, qui détermine la conception même de la subjectivité ou de l’identité et du soi, est l’objectif braqué sur l’organisation de ce rassemblement d’artistes belges contemporains. Il constitue en effet une caractéristique générale, non seulement de la modernité, mais aussi des entreprises artistiques et de la singularité des artistes belges. De plus, le choix de ce principe organisateur trouve un écho dans la manière dont les artistes et intellectuels chinois ont abordé les modes de représentation et les paradigmes dominants et, ce faisant, retourné la dialectique convexe-concave en attitudes ludiques ou méditatives face à la conscience de soi.

Outre qu’elle témoigne de l’inventivité et de la créativité des arts et des idées en provenance de Belgique, cette délégation de quinze artistes belges, dont certains sont des nouveaux venus alors que d’autres jouissent d’une renommée internationale, rappelle aussi un épisode clé des échanges intellectuels entre l’Orient et l’Occident. Au XVIIe siècle, une délégation de savants européens, conscients et soucieux des conceptions de l’astronomie et de la mesure du temps et de l’espace, se mit en route pour la Chine. Les membres de l’expédition, parmi lesquels des émissaires des pays bas méridionaux, confrontèrent leurs technologies d’observation, de cartographie et de calcul avec celles des savants chinois, introduisant donc indirectement en Chine les thèses scientifiques les plus récentes relatives au modèle héliocentrique du système solaire, en opposition avec le modèle géocentrique approuvé par les autorités religieuses. La vérification du modèle héliocentrique nécessitait le recours aux nouveaux instruments d’observation que Ferdinand Verbiest (dont le nom chinois est Nán Huáirén) a fabriqués en adaptant des modèles mathématiques de projections convexes et concaves de la planète et de l’espace, et qu’il a pu appliquer dans le planétarium qui porte, aujourd’hui encore, son nom (chinois) (1). En raison de son pouvoir démesuré en Occident et des modèles religieux dominants qu’elle véhiculait, l’Église était incapable d’accepter les faits scientifiques à la base du modèle héliocentrique, qui devait bientôt réduire le modèle géocentrique au rang de curiosité historique. Les théories chinoises existantes, par contre, ne tardèrent pas à reconnaître ce nouveau paradigme et à intégrer les découvertes qui en découlaient dans une vision de la planète comme élément d’une réalité cosmique interconnectée, d’un vaste univers avec différentes conceptions du temps (2).

À la suite de ce changement de perspective, le monde autocentré qui se reflétait dans un miroir concave fut remplacé par un monde dont l’image était convexe et la dynamique centripète et/ou interconnectée. Soulignons-le : ce sont les miroirs convexes et concaves et les prismes des télescopes qui ont permis une observation précise et détaillée des phénomènes naturels et la focalisation sur le cosmos, nouvel exemple de la tendance à miser sur la réalité empirique, physique et perceptible plutôt que sur des notions abstraites. Une des caractéristiques qui distingue l’art des pays bas méridionaux de celui des univers artistiques voisins est son sens méticuleux, précis et détaillé de l’observation, non des préceptes grandioses des philosophes ou des théoriciens, mais de la quotidienneté, que les artistes belges restituent avec une attention au détail qui en rend la représentation presque palpable.

Aujourd’hui, un raisonnement concave, égocentrique, est devenu synonyme de regard intérieur : avec une exploration du soi profond et un penchant à l’intériorisation qui prétend trouver la vérité et le sens dans le soi et sa structure (mentale ou physique). L’intériorisation, comprise comme la réflexion intérieure à partir de laquelle imaginer et mesurer le monde extérieur, peut s’expliquer par la dureté de certains aspects de la société. Elle peut aussi provenir du désir de rejeter les codes en vigueur pour la représentation de la réalité, notamment les formes institutionnalisées de l’esthétique académique développée par les principaux styles des nations occidentales. L’intériorisation peut donc être considérée comme un réflexe d’autodéfense, une tendance à se concentrer sur la simplicité des phénomènes quotidiens plutôt que sur des projets et des idées de grande ampleur. Cette observation est répercutée dans l’art belge en général, et dans cette exposition en particulier, surtout dans la revisite par Mark Manders, Berlinde De Bruyckere et Michaël Borremans de ‘l’étrange familiarité’ du réalisme magique. L’exploration de la frontière entre le sublime et la simplicité se retrouve chez Luc Tuymans, Harold Ancart et Michel François, tandis que les correspondances avec la nature en tant que réflexion méditative sont au cœur des œuvres de Francis Alÿs, Edith Dekyndt et Sophie Whettnall.

Le foyer d’extériorité convexe, ouvert sur l’extérieur, se rattache pour sa part à la conscience de l’interconnectivité de tous les êtres et de toutes les choses, des relations et interactions qui existent nécessairement entre les peuples, la planète, la nature et l’univers. Il est fondé sur la conviction qu’il n’existe aucune entité dominante susceptible de s’affirmer comme le centre unique de toutes choses, car tout ce qui existe doit exister dans un environnement, que rien ne peut prétendre régir ou organiser depuis une position extrinsèque. Cette conception de l’extériorité est donc une forme rudimentaire d’approche écologique et multilatérale des relations humaines et non humaines. Le mouvement vers l’extérieur va souvent de pair avec une remise en question de la superficialité, de l’illusion ou de l’arbitraire des codes et signes dont nous nous servons pour tenter de saisir la complexité des choses. Cette réflexion aboutit à une représentation du monde exubérante, débridée, voire caricaturale, avec son exagération grotesque des signes et codes, ou sa révélation des trucs de théâtre et sa rhétorique sur la nature illusoire et fictive des représentations conventionnelles. De telles formes d’exagération et d’exubérance humoristiques constituent aussi des actes de résistance, un refus de se soumettre aux idéaux de la beauté académique classique, standardisée. Dans cette veine, nous rencontrons le questionnement sur l’ordre normal par Ann Veronica Janssens, la déformation grotesque du banal par Harald Thys et Jos de Gruyter, et le jeu ironique avec les styles modernes incontournables, développé par Jacques Charlier. Les appropriations ludiques et dépaysantes de Thomas Lerooy et les assemblages organiques et viscéraux de Valérie Mannaerts voisinent avec l’excentricité laconique des inversions d’objets décoratifs, fonctionnels, réalisées par Koenraad Dedobbeleer.

Proposer une dialectique convexe-concave comme principe organisationnel des modes de représentation et des paradigmes dominants ou de la complexité écrasante du réel est en opposition flagrante avec les conceptions conventionnelles de l’engagement artistique envers soi-même et le monde, qu’il s’agisse de narcissisme ou de volonté de pouvoir. C’est une proposition qui exprime une attitude contemporaine – tant méditative que ludique – envers la conscience de soi, une attitude qui fait apparaître la personnalité comme un état, comme une métamorphose et un échange perpétuel, dans tous les ensembles relationnels, convexes ou concaves ».

Dirk Snauwaert, directeur du WIELS

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Jacques Charlier, Emilio Lopez Menchero, Displacement and Togetherness, CC Strombeek

Emilio Lopez Menchero Trying to be Cadere. BOZAR  Bruxelles, inauguration officielle d’Europalia Roumanie. Octobre 2019

L’exposition Displacement and Togetherness a pour objectif de rassembler plusieurs perspectives historiques et actuelles sur la migration. Dans le contexte de la Belgique, où convergent tant de types de flux migratoires différents, il est important de greffer des phénomènes locaux moins connus sur la conscience globale de la migration. Depuis leur entrée dans l’Union européenne, le flux de population fuyant la Roumanie « vers l’Ouest » à la recherche d’une vie meilleure a atteint une ampleur sans précédent – des millions de personnes ont quitté la Roumanie au cours des dix dernières années. Cette migration volontaire ne signifie pas que ses effets sont moins dévastateurs à long terme, provoquant dépression, drames familiaux, dépeuplement de petites villes ou de zones rurales et changements d’identité traumatisants. Cette main-d’œuvre en fuite est composée d’individus qui subissent souvent dans leur pays d’accueil une manipulation médiatique impitoyable qui dresse un portrait « barbare » du migrant d’Europe de l’Est, alimentant la poussée xénophobe de la rhétorique de droite qui engloutit de plus en plus de grandes parties du spectre politique de nombreux pays occidentaux.

Si ces réalités sont reflétées dans certaines des œuvres présentées – dont beaucoup sont de nouvelles créations – l’exposition ne traîte pas d’un unique territoire ou État, mais plutôt de rencontres et de transferts ; de la mobilité comme trait caractéristique de notre temps, qui peut être à la fois imposée brutalement ou libératrice ; de l’exhumation d’histoires et de la contestation de dichotomies profondément ancrées. Bien que cette méditation est liée à un pays spécifique, elle ne résonne pas moins avec les ondes et les luttes de la décolonisation. Elle met par exemple en évidence, l’« autrisme » perpétuel de ceux qui ne sont pas occidentaux. La multiplicité des perspectives dresse une image complexe de notre époque, montre comment le déplacement même se mondialise et suggère des manières possibles d’être-en-commun.

En ces temps de migration globale, où la mobilité et les interactions humaines suivent des sentiers complètement différents, il est important de nous rappeler une période où la possibilité de voyager à l’étranger pouvait complètement et irrévocablement changer le cours de la vie d’une personne. La réactivation des souvenirs de ces décennies est aujourd’hui d’autant plus pressante qu’un anniversaire approche qui pourrait nous inciter à réfléchir de nouveau au changement de régime politique d’il y a trente ans. C’est dans cet esprit que nous avons inclus dans l’exposition une section qui examine de manière rétrospective la migration d’artistes roumains vers l’Occident pendant la période communiste, en nous concentrant plus précisément sur la fin des années 60 et les années 70. En révélant des intersections entre les points de vue Est-Ouest, cet exposition réunit de multiples positions qui articulent une perception critique et lucide de l’Occident et aborde la question de la non-adaptation – parfois aggravée par un refus conscient de le faire – à la dimension artistique du monde « libre ».

Curateurs : Salonul de proiecte, Bucharest, in collaboration with Luk Lambrecht and Lieze Eneman

Artistes : Silvia Amancei & Bogdan Armanu, Filip Berte, Tudor Bratu, Mekhitar Garabedian, Emilio López-Menchero, Vincent Meessen, Christine Meisner, Jimmy Robert, Iulia Toma

La partie historique de l’exposition présente des contributions de : Horia Bernea, Andrei Cădere, Jacques Charlier, Florina Coulin, Jindřich Chalupecký, Andrei Gheorghiu, Ion Grigorescu, Octav Grigorescu, Pavel Ilie, Matei Lăzărescu, Julian Mereuță, Paul Neagu, Simona Runcan, Decebal Scriba, Emil Simiu

ve 18 oct. 2019  — je 12 déc. 2019

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Jacques Charlier, Jacques Lizène, Unbuilt Brussels #3, Presence – Absence, CIVA, Bruxelles

A découvrir ou redécouvrir dans l’exposition Unbuilt Brussels #3 au CIVA à Bruxelles :
Les photographies de vernissage, volet Je/Nous, Salto Arte, de Jacques Charlier
Foncièrement la petite maison unifamiliale, une oeuvre interactive du Cirque Divers, création à laquelle participa Jacques Lizène

Collectif du Cirque Divers, Foncièrement la petite maison unifamiliale, 1977. Photographie Caroline Coste

Jacques Charlier
Salto/Arte,Je/Nous, Ixelles 1975, photographies de performances, 1975, 102 photographies NB de Nicole Forsbach et certificat tapuscrit, (12) x 50 x 60 cm
Collection Musée communal d’Ixelles et courtesy galerie Nadja Vilenne

Pour la troisième édition de la série UNBUILT BRUSSELS, le CIVA a décidé de confier la mission curatoriale à de futurs architectes, actuellement aux études. Sous la houlette de Patrice Neirinck qui dirige l’option Art de la Faculté d’Architecture de la Cambre Horta – ULB, 31 cocurateurs étudiants chercheurs de Master 1 et deux assistants ont entrepris avec une certaine inconscience l’exploration souterraine des archives situées en sous-sol du n° 55 de la rue de l’Ermitage à Ixelles, confrontant ainsi leur propre existence aux vertiges de l’histoire et aux troublantes questions que celle-ci ne manque pas de poser. L’exposition proposée au CIVA est le fruit de cette expérience in-situ, associée à une démarche pédagogique manipulant des idées de « re-création et/ou de re-traduction ».
Par une appropriation Oulipienne* joyeusement anthropophagée en Ou A Po – Ouvroir d’Architecture Potentielle, les commissaires ont choisi de paraphraser Raymond Queneau « il s’agit peut-être moins d’architecture proprement dite que de fournir des formes au bon usage qu’on peut faire de l’architecture. Nous appelons architecture potentielle la recherche de formes, de structures nouvelles et qui pourront être utilisées par les architectes de la façon qui leur plaira. », traduisant dès lors en exposition ce glissement sémantique vers le champs de l’architecture et de l’art.

CIVA
Rue de l’Ermitage, 55 – 1050 Bruxelles
Jusqu’au 18 Août

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« Je suis Charlier », 5 épisodes audio – Auvio, une série signée Gregor Beck

‘Je suis Charlier’ : 5 épisodes sur l’artiste inclassable et pluridisciplinaire liégeois Jacques Charlier
A retrouver sur la RTBF, en direct et sur Auvio

Cette série documentaire radiophonique, signée Gregor Beck, nous fait traverser un peu plus d’un demi-siècle d’histoire de l’art, avec pour guide son critique et complice Jacques Charlier.

Ami de Broodthaers, proche du Pop Art et des artistes conceptuels, situationniste, ses activités se sont ainsi portées sur la peinture, le dessin, l’écriture, la bande dessinée, la musique, la chanson, la vidéo, la photographie, la caricature… et la liste est encore longue.
Aujourd’hui, à l’âge de 79 ans, il continue inlassablement, avec intelligence et humour, à explorer tous les domaines d’expressions en ne s’attachant à aucun style, à aucune pratique et en bousculant sans cesse les idées trop facilement établies.

1er épisode
L’épisode ‘A l’avant-garde’ revient sur l’enfance et la jeunesse de Jacques Charlier durant et après la seconde guerre mondiale.
Marqué par ce conflit et par la persécution nazie, Charlier affirme que c’est dans les souvenirs qu’il garde de cette période que se trouve ‘l’armature constante’ de ce qu’il fait.
Et que fait-il ? De tout, comme il en avait fait le serment adolescent, alors qu’il vivait éloigné de ses parents durant deux ans et demi au Luxembourg.

2e épisode
L’épisode ‘Travaux publics’ nous plonge dans les années 60.
Jacques Charlier va utiliser son activité et son milieu professionnel, en tant qu’employé au Service Technique Provincial, pour en faire de l’art.
Une amitié forte va se nouer avec Marcel Broothaers qui lui présentera Fernand Spillemaeckers, un des galeristes les plus pointus dans le domaine de l’art conceptuel en Belgique à la fin des années 60. Jacques Charlier, peint des blocs de béton, mais aussi un arbre, ses persiennes ou la façade de sa maison.

3e épisode
L’épisode ‘Dans les marges’ nous amène de la fin des années 60 à la fin des années 70.
Nous y rencontrons deux collectionneurs proches de Jacques Charlier.
Durant cette période, Charlier ne va cesser d’explorer et d’élargir ‘ses activités’, comme il aime à les appeler, en abordant de nouvelles formes d’expressions, aussi bien plastiques, qu’écrites ou musicales.
Alliant culture populaire et art contemporain, observateur et critique du monde de l’art de son époque, Jacques Charlier nous livre des oeuvres dans lesquelles l’art, l’humour et la vie sont toujours à l’avant-plan.
A écouter à partir du 26 juillet à 23.00

4e épisode
L’épisode ‘Peinture fraîche’ s’ouvre en 1975, lorsque Jacques Charlier devient professeur aux Beaux-Arts de Liège. C’est l’amorce d’une période de crises et mutations, avec les décès de Marcel Broodthaers et du galeriste, Fernand Spillemaeckers, mais aussi le divorce, puis le décès de la première épouse de Charlier, un déménagement…
Enfin les années 80 vont être le moment où Charlier reviendra à la peinture.
Cet épisode nous donne surtout l’occasion de découvrir quel regard Jacques Charlier porte sur le  » système de l’art « , un regard parfois critique, souvent grinçant, mais toujours amoureux des oeuvres et des artistes qui les produisent.
A écouter à partir du 2 août à 23.00

5e episode
L’épisode ‘Rire pour mieux voir’ se penche plus particulièrement sur le rapport que Jacques Charlier entretient avec l’écriture et les médias.
Nous verrons aussi comment il a réagi à la censure qu’il a subie lors de la Biennale de Venise 2009 avec sa série d’affiches des ‘Sexes d’artistes’.
A écouter à partir du 9 août à 23.00

‘Je suis Charlier’
Une réalisation de Gregor Beck
Une production de l’association Across Stickos, réalisée avec le soutien du Fonds d’Aide à la Création Radiophonique de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Avec :
– Jacques Charlier
– le galeriste et ami, Jean-Michel Botquin
– le critique français, Nicolas Bourriaud
– le collectionneur, Herman Daled
– le directeur du Musée des arts contemporains de la Communauté française, le MAC’s, Denis Gielen
– l’ancien directeur du Mudam à Luxembourg, ami et complice, Enrico Lunghi
– l’ami et collectionneur, Victor Boinem
– l’amie d’enfance, Régina Cornet
– la commissaire d’exposition française, Cindy Daguenet
– le galeriste parisien, Youri Vinci
– quelques Parisiennes enthousiastes face aux ‘100 sexes d’artistes’`

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Jacques Charlier, Roman-Photo, musée de la Photographie, Charleroi

Jacques Charlier participe à l’exposition Roman Photo,
au Musée de la Photographie de Charleroi
.

Jacques Charlier, Photo-Sketch, 1974

Le roman-photo a mauvaise presse. Niaiserie, sentimentalité, frivolité, ou encore ingénuité sont quelques appréciations pour le juger. À ce jour, il n’a que rarement retenu l’attention des historiens de l’image, et moins encore celle des musées et des centres d’art. Grave erreur ! Car le roman-photo a pourtant bien des choses à nous dire… Né en 1947 en Italie, le roman-photo a constitué le plus gros succès éditorial de l’après-guerre, et restera pendant plus de vingt ans un best-seller de la littérature populaire en Méditerranée et en Amérique du Sud. Les lecteurs – en majorité des lectrices – se comptaient par millions ; les revues dans lesquelles ils étaient publiés passaient de main en main et c’est ainsi que dans les années soixante, on estime qu’un Français sur trois lisait des romans-photos.
Reconstituer ces petites mythologies sentimentales permet ainsi d’offrir une re- lecture originale de l’avènement de la société de consommation et de l’évolution des mœurs, tout autant qu’un regard décalé sur l’émancipation et la libération de la femme dans l’Europe méditerranéenne de la seconde moitié du XXe siècle. C’est tout l’enjeu de l’exposition Roman-Photo, qui réunit près de 200 objets, films, photographies et documents, ainsi que quelques-unes des plus belles réalisations de cet artisanat devenu en quelques années une industrie culturelle de masse, dont certaines productions élaborées par des réalisateurs proches du néo-réalisme italien s’avèrent d’une qualité exceptionnelle.
Produite et y présentée par le Mucem de décembre 2017 à avril 2018, cette exposition événement est reprise par le Musée de la Photographie et augmentée d’une section réunissant des réalisations belges, romans-photos populaires ou gestes artistiques.

25.05.2019 > 22.09.2019
Musée de la Photographie
Avenue Paul Pastur, 11
6032 Charleroi

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Art Brussels 2019, les images (1)

Jacqueline Mesmaeker
Versailles avant sa construction, 1981
Photographie noir et blanc, encadrement, cartel, 70 x 83 cm

Jacqueline Mesmaeker,
Versailles après sa destruction, 2018
transfert sur miroir, 63,5 x 40,5 cm

Jacqueline Mesmaeker
Bourses de ceinture, 2018
soie et velours, 20 x 6 cm chacune

Suchan Kinoshita
Das A und O vom wohnen (durchgestrichen), 2019
Mixed media

Suchan Kinoshita
Karoke furniture, 2019
Mixed media

Jacques Charlier
Paysages professionnels, 1964-1970
Photographies NB, tapuscrit, certificat, (3) x 78 x 108 cm

Brecht Koelman
2017-01-19
Huile sur toile, 30 x 45 cm

Brecht Koelman
2019-03-8
Huile sur toile, 25 x 20 cm

David Polzin
Unfolded Chair, 2017

Aglaia Konrad
Selinunte, 2017
Héliogravure, 58,45 x 79,2 cm, 2019
ed 3 + 2 a.p

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Art Brussels 2019, preview & highlights (1)

Jacques Charlier
Paysages professionnels, 1964-1970
Photographies NB, tapuscrit, certificat, (3) x 78 x 108 cm

A propos des Paysages professionnels : lire ici

Jacqueline Mesmaeker
Versailles avant sa construction, 1981
Photographie noir et blanc, encadrement, cartel, 70 x 83 cm

Jacqueline Mesmaeker,
Versailles après sa destruction, 2018
transfert sur miroir, 63,5 x 40,5 cm

Jacqueline Mesmaeker
Bourses de ceinture (détail), 2018
soie et velours, 20 x 6 cm chacune

photos : Isabelle Arthuis

A propos de Versailles… : lire ici

Aglaia Konrad
Selinunte, 2017
Héliogravure, 58,45 x 79,2 cm, 2019
ed 3 + 2 a.p.

John Murphy
Between Anguish and Desire – Between Vomit and Thirst. 2004
85.5 x 71.5 cm Photographic print, pen and ink on board, 85.5 x 71.5 cm

John Murphy
Between Anguish and Desire – Between Vomit and Thirst. 2004
85.5 x 71.5 cm Photographic print, pen and ink on board, 85.5 x 71.5 cm

Brecht Koelman
2017-01-19
Huile sur toile, 30 x 45 cm

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