Musique génétique. Écriture musicale basée sur la formule de base de l’ADN et ses quatre acides aminés : l’Adénine, la Cytosine, la Thymine et la Guanine (A.C.T.G.). Lizène imagine en 1987 qu’en redoublant ces quatre éléments, on obtient l’équivalent des huit notes : A, C, T, G, A2, C2, T2, G2 pour Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, Do. Le premier A est donc un Do, le second A est un Sol. Ceci permettrait de composer de la musique sur le modèle de la structure de l’ADN et donc de créer de véritables portraits musicaux en se basant sur l’empreinte génétique de la personne à portraiturer. Dans un article récent, Emmanuel d’Autreppe, évoquant « ce pas d’autant plus essentiel qu’il est non décisif vers le son perpétuel en même temps que vers le nirvana d’une possible “cacaphonie” absolue », rapprochait le principe de la musique génétique et la machine à fabriquer des poèmes de Raymond Queneau, cet ouvrage combinatoire, hypertexte avant la lettre, permettant de composer à volonté cent mille milliards de sonnets, tous réguliers, bien entendu. Cette combinatoire génétique des partitions lizéniennes serait-elle à la musique, dans une universelle cacophonie, ce que l’œuvre de Queneau est à l’Ouvroir de littérature potentielle ? Il y a en tout cas dans cette manipulation pour le moins incongrue de la génétique quelque chose de pataphysique. Comme la musique à l’envers, la musique génétique est un procédé compositionnel, ce qui permet à chacun d’en faire. Mais comme aime à le répéter le Petit Maître : « Attention, la place est prise ! »
Genetic Music. Musical writing based on the basic formula of DNA and its four amino acids: adenine, cytosine, thymine and guanine (A.C.T.G.). In 1987 it occurred to Lizène that by doubling these four elements, one obtains the equivalent of the eight notes: A, C, T, G, A2, C2, T2, G2 for Do, Re, Mi, Fa, Sol, La, Si, Do. The first A is thus a Do, the second A is a Sol. This would make it possible to compose music using the model of the structure of DNA and therefore to create genuine musical portraits based on the genetic fingerprint of the person to be portrayed. In a recent article in which he evokes “this essential because non-decisive step towards perpetual sound and at the same time towards the nirvana of a possible ‘absolute cacaphony,’ Emmanuel d’Autreppe compares this principle of genetic music to Raymond Queneau’s machine for making poems, that combinatory work, or hypertext avant la lettre, which allows the user to compose at will any of a hundred thousand billion sonnets, all of them, of course, perfectly regular. Might this genetic combinatorial of Lizénian scores be to music, in its universal cacophony, what Queneau’s work is to potential literature? In any case, there is something pataphysical about this manipulation of genetics, which is incongruous to say the least. Like the backwards music, genetic music is a compositional process, which means that anyone can make it. But as the Minor Master likes to point out, “Hey, someone already is!”