Archives par étiquette : Jacques Lizène

Officielle, Paris, les Docks, les images (1)

Aglaia Konrad

Aglaia Konrad, Boeing Over, photographie N.B,tirage argentique sur papier baryté, 48 x 32 cm, marouflé sur aluminium, 2003-2007

Aglaia Konrad

Aglaia Konrad

Aglaia Konrad

Aglaia Konrad

Certes, la photographie aérienne permet d’enregistrer les entités anthropiques et naturelles en constante évolution à la surface de la terre. Elle montre des entités comme les montagnes, les canyons, les déserts ou les basses plaines, les cours d’eau, de la source à l’embouchure ; elle révèle les ressources terrestres comme les lacs ou les forêts ; elle permet de reconnaître les densités de population, l’amplitude des villes. Et pourtant, pour bonne part, les « Boeing Over » échappent à toute tentative d’objectiver ces observations. Elles ne sont que le résultat de l’espace qui fuit sous les ailes de l’avion au moment précis de la photographie. C’est dire que la réalité, j’allais écrire la vérité, des clichés d’Aglaia Konrad commence là où s’affirme l’indiscernable, où le réel s’abstrait. Déjà parce qu’on ne peut les localiser, parce que leur origine topographique, souvent, ne peut plus être déterminée, ces photographies opèrent sur notre oeil une fascinante attraction terrestre. Cette irrépressible attraction que nous avons à vouloir reconnaître et comprendre ce que nous observons, ici cette surface de la terre que l’on distingue à dix milles mètres. La distance entre ce que nous connaissons et ce que nous reconnaissons est peut bien plus considérable.

Jacques Lizène

Jacques Lizène, 2011
Art syncrétique 1964, sculpture génétique
culturelle 1984, en remake 2011, fétiche africain croisé danseuse asiatique, technique mixte

John Murphy

John Murphy
On the Way… Are you dressed in the map of your travels? 2003
Stuffed parrot, post card and stand.
Parrot: 24 x 32 x 23 cm, stand: 83 x 73 x 3,5 cm, framed postcard: 86,5 x 74,5 x 3,5 cm.

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Scan 1 + 2 + 3, 2014
Encre sur papiers calques, 36 x 28 cm

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Officielle 2015, Les Docks, Paris, 20-25 octobre, stand A49

La galerie participe à OFFICIELLE 2015 Paris. Nous serons heureux de vous accueillir sur notre stand A49, Les Docks, Cité de la Mode et du design.

Olivier Foulon
Eleni Kamma
Aglaia Konrad
Charlotte Lagro
Jacques Lizène
Jacqueline Mesmaeker
Benjamin Monti
John Murphy
Maurice Pirenne
Valérie Sonnier
Raphaël Van Lerberghe

John Murphy

John Murphy
On the Way… Are you dressed in the map of your travels? 2003
Stuffed parrot, post card and stand.
Parrot: 24 x 32 x 23 cm, stand: 83 x 73 x 3,5 cm, framed postcard: 86,5 x 74,5 x 3,5 cm.

Entrée principale au 34 Quai d’Austerlitz, 75013 Paris
Entrée VIP au 36 Quai d’Austerlitz
Ouverture au public du mercredi 21 au dimanche 25 octobre 2015 de midi à 20h.
Nocturne le vendredi 23 octobre jusqu’à 21h.
Vernissage le mardi 20 octobre de 15h à 21h, uniquement sur invitation.

Il existe une navette fluviale entre le Grand Palais et les Docks, du 22 au 25 octobre.

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Constance Guisset, Jacques Lizène, conversation au Palais de Tokyo, Paris

Constance Guisset. Trois conversations

Constance Guisset. Trois conversations

Constance Guisset. Trois conversations

Constance Guisset. Trois conversations

Dans la forêt de colonnes du Palais de Tokyo se dessine un passage haut, long et étroit, tel un cours d’eau qui sépare deux falaises. L’espace des « Trois Conversations » de Constance Guisset. Discuter, regarder ensemble, s’embrasser : trois escales dans le flux du public. Trois embarcations légères aux toits colorés et festifs. Amarrées ici ou là, elles proposent des voyages avec l’autre et des espaces de rêverie. Au dessus des surfaces confortables sont érigés des mâts retenant un tressage de lignes et de cercles. Des formes coniques qui se lèvent comme des voiles de bateaux et se métamorphosent dans une semi transparence graphique.

Pensée comme un lieu de convivialité, l’une des Trois Conversations est une assise équipée d’un écran de projection. Le Palais de Tokyo a invité Jacques Lizène (né en 1946, vit et travaille à Liège) à y diffuser certaines de ses œuvres vidéos :

1.
Puisque les visiteurs sont invités à se coucher sur les coussins de l’œuvre de Constance Guisset (et peut-être s’embrasser s’ils se couchent en couple), il est bon de leur déconseiller de procréer. (D’une manière générale, les choses étant ce qu’elles sont, Jacques Lizène ne procréera pas…Hopla ! Il subira volontairement la vasectomie, stérilisation par coupure des canaux déférents. Dès ce moment, il portera en lui une sculpture interne. 1970). Et parce qu’il est absurde de montrer un travelling sur un mur au plafond, Jacques Lizène propose :
Jacques Lizène
Travelling sur un mur (je ne procréerai pas), 1971
Titre initial : Jacques Lizène 1971, « Mur ». Film 8 mm transféré. 00 :02 : 56. Ed. Yellow.
La caméra balaie un mur de brique de gauche à droite, de droite à gauche, de gauche à droite. Le travelling est monotone, indigent et même un peu agaçant. On découvre en fin de séquence, tracé à la craie sur le mur, la phrase : « Je ne procréerai pas ». Un film manifeste, faisant référence au mythique mur de la clinique d’Ougrée, lieu de naissance du petit maître.

Jacques Lizène

2.
Puisque le visiteur est couché sur les coussins de l’œuvre de Constance Guisset, éteignons la lumière ! Si les visiteurs sont en couple (et que peut-être il s’embrasseront), le principe d’interruption leur rappellera le conseil lizénien de ne pas procréer. Jacques Lizène propose dès lors :
Jacques Lizène
Interruption de lumière, 1971
1971, NB, sans son, 8 mm, film transféré. 00 :03/39. Ed Yellow.
La caméra filme en plan fixe la prise électrique du projecteur qui éclaire le lieu de tournage. Après un très long moment, une main se glisse dans le champ et retire la prise de courant. Noir. Le générique sur panneau, tapé sur une Remington portative précise : « L’auteur n’apprécie pas vraiment son film. S’il l’a réalisé c’est parce qu’il se méprise un peu de temps en temps… (peut-être) ». Lizène ajoute aujourd’hui que les points de suspension sont céliniens et le (peut-être) référence à Beckett.

Jacques Lizène

3.
Afin de répondre aux « transitions colorimétriques douces et explosives qui éclatent dans le bâtiment », Jacques Lizène propose une suite de visages en quatre quarts, comme des sculptures génétiques, sur fond de paysages en quatre quart, une projection sur un rythme soutenu et un fond musical de musique génétique en sampling.
Jacques Lizène
AGCT (Acides de bases), Sculptures génétique, 1971, musique génétique 1987, en remake 2001
2001, vidéo couleurs, son, 00 :01 :16. Infographie et montage numérique : Dominique Castronovo. Mixage et son numérique : Bernard Secondini. Pré-mixage : Jean Marc Sulon. Réalisation AVCAN.

Jacques Lizène

4.
Afin de contempler dans le ciel des AhahahArchitectures gonflables avec ascenseur à vide d ‘air, exposition virtuelle de Jacques Lizène en son musée virtuel, Jacques Lizène propose cette œuvre auto-publicitaire :
Jacques Lizène
Ahahaharchitectures gonflables, musée virtuel, en remake 2012
Vidéo, couleurs, son, 00 :11 :48, 2012. Infographie et montage numérique : Dominique Castronovo. Bande son sur une musique de Jacques Lizène. Réalisation AVCAN.
Proposition pour une exposition virtuelle, 1983-1984 partout dans le monde, y compris au Palais de Tokyo, dans un musée gonflable avec ascenseur à vide d’air, gonflable qui n’a rien à voir avec le zeppelin de Panamarenko.

Jacques Lizène

5.
Parce que la position couchée est particulièrement indiquée pour assister à un concert et singulièrement à un concert de musique à l’envers, Jacques Lizène propose :
Jacques Lizène
Pièce pour musique à l’envers, 1979 en remake 2012, performance. Edaneres de Navnevohteeb Giwdul, pour violons et contrebasse.
Vidéo HD, couleurs, son, rushes 1 prise de la performance, 00 :17 :32. Réalisation AVCAN, 2012. Production galerie Nadja Vilenne.

Jacques Lizène

Npuveau cycle d’expositions au Palais de Tokyo à partir du 21 octobre.

Mise à jour ce 13 octobre :
Nous apprenons que l’assise du siège doit subir une restauration urgente. Les vidéos de Jacques Lizène seront mises en place début décembre ! Un petit ratage qui n’est pas pour déplaire au Petit Maître, hop !

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Jacques Lizène, Pol Pierart, World Academy Project for Expo 2015, Milano

Pol Pierart

Jacques Lizène et Pol Pierart participent au « World Academy Project for Expo 2015 » qui se tient à Milan. Initié par la célèbre Accademia di Bella Arte di Brera (où étudièrent, entre autres, Dario Fo, Lucio Fontana ou Piero Manzoni), ce projet rassemble une centaine d’artistes des quatre coins du monde à qui il fut proposé de produire de monumentaux calicots relatifs au thème même de l’Exposition Universelle : « Feeding the planet, Energy for Life ». Tous évoquent donc, de près ou de loin, les problématique globales de la nutrition.
Ces bâches, au rythme d’un work in progress, sont installées au cœur de la Piazza Citta di Lombardia, érigée par l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei.
Pol Pierart, pince sans rire, y envoie un « pain sans rire » mondialisé. Jacques Lizène a conçu quant à lui une « pittura nulla » (1966), « pitture con materie fécali » (1977), croisant son propre visage avec celui de Piero Manzoni. Circuit fermé, mal bouffe, autarcie, voilà de la merde d’artiste. Se souvenant que Piero Manzoni est mort prématurément par un froid et neigeux matin d’hiver, Lizène introduit dans sa bâche, en guise d’achrome, un fragment de Neige du Capitaine Lonchamps. Un « Semiffredo », en quelque sorte.

Jacques Lizène

L’Expo 2015, officially Esposizione Universale 2015, will take place in Milan between 1 May and 31 October 2015.
The proposed theme is “Feeding the Planet, Energy for Life” and it intends to include everything related to food, from the problem of the lack of food in some areas of the world to nutrition education, to issues related to GMOs.
The focus will be on technology, innovation, culture, traditions and creativity as related to the field of nutrition and food. In this context, the WORLD ACADEMY project aims to present “visual evidence” by some of the most representative internationally recognized contemporary artists, who will produce a visual message for the show.
All the reproductions of the artists’ “messages” will be affixed in the Piazza Città di Lombardia, in the new skyscraper, he- adquarters of the Lombardy Region, which is a sponsor of the event.
The bases on which the artistic images will be displayed (henceforth called sails) will be placed on suspended steel cables, which are an integral part of the building, and arranged at various heights to make it possible for them to be seen from every angle, like a cloud of messages arriving from around the world.
The event will be organized as a work in progress which will progressively be enriched by new images as they arrive at the Brera School of Painting.

Piazza Città di Lombardia

 

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Jacques Charlier, Jacques Lizène, Walter Swennen, The Importance of being, museo de Arte contemporaneo, Buenos Aires

Jacques Charlier

Jacques Charlier, 100 Sexes d’artistes, musée des Beaux-Arts de La Havane (Cuba)

Jacques Charlier, Jacques Lizène et Walter Swennen participent à l’exposition « The importance of being », un panorama de l’art contemporain en Belgique au travers des oeuvres de quarante artistes, une exposition conçue par la curatrice Sarah Alonso Gomez, successivement accueillie par les musées de La Havane, de Buenos Aires, de Rio de Janeiro et de Sao Paulo. Deuxième étape au Museo de Arte Contemporáneo, Buenos Aires, Argentina, du 4 juillet au 12 septembre.

Gathering 40 international artists, the exhibition “The Importance of Being …” will travel to 4 important museums in Latin America along one year and a half, offering a vast panorama of the contemporary art scene in Belgium, without intending to encompass thoroughly. Plural discourses and transversal approaches through a wide range of artistic supports make possible to highlight nowadays crucial problematics worldwide in order to think on possible connections with other latitudes while mapping similarities and differences.

The goal has been to go beyond the notion of Belgium. It is a departure point as laboratory/platform with specific but also global cultural dynamics and geopolitical approaches, in the center of Europe on the decision-making and towards the rest of the world. In this sense, subjects related to power and memory, to the binomial identity-alterity, conflicts and borders, human relations with both the technosphere and biosphere in the context of the globalization are developed on the exhibition. In this sense, the exhibition proposes 5 conceptual trends establishing a strong thread between the selected artworks.

In parallel to the show, a program of performances, workshops with local art schools, conferences and panels of discussion will take place along the exhibition. The first venue will be Museo Nacional de Bellas Artes in Havana as from February 13th this year.

Artists: Marcel Broodthaers, Chantal Akerman, Francis Alÿs, Charif Benhelima, Guillaume Bijl, Michaël Borremans, Dirk Braeckman, Jacques Charlier, David Claerbout, Leo Copers, Patrick Corillon, Cel Crabeels, Berlinde De Bruyckere, Jan De Cock, Peter de Cupere, Carl De Keyzer, Raoul De Keyser, Edith Dekyndt, Wim Delvoye, Fred Eerdekens, Jan Fabre, Michel François, Kendell Geers, Johan Grimonprez, Ann Veronica Janssens, Marie-Jo Lafontaine, Jacques Lizène, Kris Martin, Hans Op de Beeck, Walter Swennen, Pascale Marthine Tayou, Ana Torfs, Joëlle Tuerlinckx, Philippe Vandenberg, Koen van den Broek, Anne-Mie Van Kerckhoven, Koen Vanmechelen, Lieve Van Stappen, Bruno Vekemans, Angel Vergara Santiago.

Curator: Sara Alonso Gómez
Director: Bruno Devos

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Jacques Lizène, Constructeurs d’absurde, bricoleurs d’utopie, Abbaye Saint-André, Meymac

Jacques Lizène participe à l’exposition « Constructeurs d’absurde, bricoleurs d’utopie », à l’Abbaye Saint-André – Centre d’Art contemporain à Meymac. Du 12 juillet au 1er novembre.

Jacques Lizène

Jacques Lizène
Sculpture nulle 1980, sculpture génétique 1971, sculpture génétique cultuelle 2009, en remake 2010-2011. Plâtre peint, 88 x 20 x 20 et 80 x 20 x 20 cm

Jacques Lizène

Jacques Lizène
Art syncrétique 1964, sculpture génétique culturelle et cultuelle 1984 – 2010, en remake 2011. Vierge croisée Vénus croisé masque africain. Technique mixte, 147 x 25 x 25 cm

Malgré la progression des outils numériques, l’artiste plasticien reste un artisan (c’est-à-dire un empirique, quelqu’un qui façonne) plutôt qu’un ingénieur. Il exprime ce qui ne peut être dit ou montré avec les moyens ordinaires, à partir de ce qui est ou de ce que les gens croient ou imaginent être, craignent ou souhaitent qu’il soit. Sa fonction est aussi bien critique qu’anticipatrice. Son geste décide autant qu’il ne se pense. Avec cette constante, que sa proposition paraît formellement, toujours un peu décalée, à cause des écarts d’expression, même lorsqu’il s’agit d’aborder l’exception. Les hommes rêvent d’une prégnance magique (ou scientifique) sur le monde, souhaitant toujours autre chose que ce qui est, parfois l’impossible. Face à eux, le monde, confronté à leurs désirs, à la recherche du plaisir, apparaît le plus souvent opaque. De cette opacité nait le sentiment d’absurde, expression d’un désir imprécis, excessif et certainement contrarié. L’artiste pratiquant le constat subjectif et la projection dans l’imaginaire, à la fois nombriliste et par construction distanciée, révèle la faille, débusque les contradictions, les dit, les montre, les met en crise en exacerbant sur un mode ludique ou grave, ce qu’elles dissimulent de non-dits ou recèlent de fantasmes.

Dans les siècles antérieurs, nombre d’artistes, savants eux-mêmes ou perçus comme tels (à la mesure du savoir de l’époque), parce qu’ils maîtrisaient le trait; travaillaient avec les architectes, les urbanistes et les ingénieurs, à la conception des monuments et des villes. Ils en dessinaient les formes ou imaginaient des machineries distrayantes, mettant en scène le merveilleux au service des pouvoirs, dans une vision prospective ou simplement amusante, mais jouant avec le surnaturel. Aujourd’hui certains, en plus de leurs propres réflexions sur le monde, travaillent avec des sociologues, des architectes, des physiciens, des informaticiens. Pour questionner et, peut-être, distraire par une pédagogie paradoxale, ils poussent les tendances (sociales, techniques ou scientifiques) vers des extrémités révélatrices, proches d’une réalisation fantasmatique ou paraissant absurde. Ils imaginent des contre espaces qui n’ont d’assise que l’imaginaire.

L’artiste, lorsqu’il se veut bricoleur d’univers ou constructeur d’absurde, mène une aventure à la fois intellectuelle, émotionnelle et physique qui le conduit vers des frontières à risques, des zones prospectives aux limites incertaines. Des zones à contrepied, souvent dérangeantes, qui mettent en cause des habitudes de regard, des stabilités de savoir sur lesquelles vogue ordinairement le monde.
Rappel : L’absurde est à l’intersection du signifiant et du signifié par un écart destructeur. L’utopie est au départ la volonté de construction d’une société idéale, qui ignorante de ses propres racines, relève en fait de l’imagination et du rêve. L’exposition rassemblera les travaux d’une vingtaine d’artistes bricolant des utopies sociales ou scientifiques, construisant des machineries qui tournent et se retournent sur elle-même, bidouillant des rêves de société idéale ou leurs cauchemars.

Commissariat : Caroline Bissière & Jean-Paul Blanchet, avec Eglantine Bélêtre.

Les artistes
Glen Baxter, Berdaguer & Péjus, Julien Berthier, Simon Boudvin, Alain Bublex, Robbie Cornelissen, David Coste, Nicolas Darrot, Dejode & Lacombe, Wim Delvoye, Eric Duyckaerts, Du Zhenjun, Cao Fei, Jean-François Fourtou, Yona Friedman, Aurélien Froment, Fabrice Gallis, Zacharie Gaudrillot-Roy, Paul Granjon, Thomas Huber, John Isaacs, Rémy Jacquier, Theo Jansen, Kirsten Johannsen, Filip Jonker, Ilya & Emilia Kabakov, Jan Kopp, Martin Le Chevallier, Jacques Lizène, Arnold Odermatt, Taiyo Onorato & Nico Krebs, Panamarenko, Robert et Shana ParkeHarrison, Philippe Ramette, Franck Scurti, Roman Signer, Laurent Tixador, Winshluss, Kacey Wong, Erwin Wurm.

Le Centre d’art contemporain est une association loi 1901. Sa mission est de promouvoir et de diffuser la création contemporaine, principalement dans le domaine des arts plastiques. Il est installé, depuis 1979, dans l’aile sud et la tour de l’Abbaye Saint-André, au coeur du centre historique de Meymac en Corrèze. Le bâtiment réaménagé est adapté à la présentation de la création contemporaine. Les espaces sont modulables et se transforment en fonction des nécessités imposées par les expositions. Le Centre d’art contemporain développe un programme faisant place autant aux artistes émergents qu’aux artistes de notoriété internationale, en alternant expositions thématiques et monographiques.

Abbaye Saint André – Centre d’art contemporain
Place du bûcher
19250 Meymac

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Jacques Lizène, Paysages de Belgique, Musée d’Ixelles, les images

Au Musée d’Ixelles, dans le cadre de l’exposition « Paysages de Belgique » conçue par Denis Laoureux :

Jacques Lizène

Jacques Lizène

Jacques Lizène, Documents rapportés d’un voyage au cœur de la Civilisation Banlieue, 1973. Avec modèle contraignant son corps à s’inscrire dans les limites du cadre pour réaliser une tentative de reconstitution du portrait de l’indigène de la Civilisation Banlieue. (Collection Muhka. Photo : Christine Clinckx)

Jacques Lizène

« Documents rapportés d’un voyage au coeur de la civilisation banlieue (Ougrée, banlieue industrielle liégeoise), par un petit maître liégeois, pauvre pitre en art, artiste de la médiocrité, représentant de la banlieue de l’art » (1973, Liège)

Jacques Lizène

« Modèle contraignant son corps à s’inscrire dans les limites du cadre pour réaliser une tentative de reconstitution de portrait de l’indigène de la civilisation banlieue »

Jacques Lizène

Jacques Lizène

Jacques Lizène

Jacques Lizène

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Jacques Charlier, Jacques Lizène, Paysages de Belgique, au musée d’Ixelles

Jacques Charlier et Jacques Lizène participent à l’exposition « Paysages de Belgique », conçue par Denis Laoureux, au musée d’Ixelles. Jacques Charlier y montrera ses Paysages professionnels ainsi que le film Canalisation tourné sur le terril de Saint Gilles dans la région liégeoise. Deux oeuvres hautement conceptuelles du tournant des années 70. Quant au Petit Maître, il ramène quelques documents d’un voyage au coeur de la civilisation Banlieue.

Jacques charlier

Jacques Charlier, paysages professionnels, 1970. Photographies N.B. et texte imprimé.9 panneaux de 50 x 60 cm

Jacques Lizène

Jacques Lizène, Documents rapportés d’un voyage au cœur de la Civilisation Banlieue, 1973. Avec modèle contraignant son corps à s’inscrire dans les limites du cadre pour réaliser une tentative de reconstitution du portrait de l’indigène de la Civilisation Banlieue. (Collection Muhka. Photo : Christine Clinckx)

À travers l’exposition PAYSAGES de Belgique, le Musée d’Ixelles propose une sélection d’œuvres, de 1830 à aujourd’hui, montrant comment la nature se fait art. Car la question est bien là : par quel(s) moyen(s) l’artiste déplace-t-il la nature dans le cadre d’une œuvre d’art ?
C’est donc à travers des œuvres multiples et variées que l’exposition vous propose de déambuler dans la géographie belge des artistes : peinture, photographie, vidéo, installation, film, etc. Une performance est également programmée (voir événements annexes). Les dispositifs plastiques sont aussi variés que l’exige la nature pour se laisser enfermer dans une œuvre d’art. La nature devient alors un outil artistique, elle devient le prétexte à l’utilisation de procédés plastiques variés et soigneusement sélectionnés pour la sublimer.
Mais le paysage, en particulier dans la jeune Belgique du XIXe siècle, est aussi un point de vue, une vision exprimée à travers le choix de ce qu’on représente : la Mer du Nord, la Campine, les bords de la Meuse, les terrils… L’artiste choisit ce qu’il veut montrer, voire démontrer. Au XXe siècle, la tradition se perpétue en autant de paysages nationaux parfois proches d’un engagement idéologique. Le paysage est aussi un portrait puisque la nature est transformée par l’homme… Six sections thématiques déclinent cette métamorphose au fil d’une exposition conçue comme une échappée belle dans l’art du paysage belge.

Avec les œuvres de : Artan, Baron, Bernd et Hilla Becher, Bertrand, Boch, Bogart, Boulenger, Broodthaers, Burssens, Bury, Bytebier, Charles, Charlier, Claus, Coosemans, Crépin, Decelle, Degreef, Dubois, De Cordier, De Saedeleer, Degouve de Nuncques, Delvaux, De Peelaert, De Smet, Donnay, Dotremont, Doudelet, Dujardin, Ensor, Evenepoel, Fastenaekens, Felten-Massinger, Finch, Frédéric, Goethals, Hamesse, Hänsel, Héger, Heymans, Khnopff, Lacomblez, Le Brun, Lismonde, Lizène, Luce, Magritte, Mahieu, Mendelson, Meunier, Mineur, Oosterlinck, Op de Beeck, Ozcetin, Paulus de Châtelet, Permeke, Pirenne, Quinet, Ransonnet, Rops, Rose, Schlobach, Sommelette, Spilliaert, Stevens, Toussaint, Ubac, Vandamme, Van den Abeele, Vandercam, Van der Hecht, Van de Spiegele, Van Lint, Vanriet, Vercheval, Verwée, Vilet, Vogels, Wyckaert.

Jacques Charlier

Jacques Charlier, Canalisations souterraines, une caricature des dernières tendances paysagistes. 1969, Installation vidéo. Film performance de Jacques Charlier filmé en septembre 1969 sur le terril de Saint-Gilles à Liège. Caméra : Nicole Forsbach. Sonorisation : Jacques Charlier. Couleurs. 13.20 min. Suite de coupures de presse prélevées dans des revues de travaux publics parvenant au Service Technique Provincial de la Province de Liège, projetées en diapositives. Accompagnées d’un certificat signé et daté Jacques Charlier, 1968.

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Wild Open Space, Les Moissons de la Cité, Grand Curtius Liège

Jacques Lizène

Eleni Kamma, Jacques Lizène, Emilio Lopez-Menchero, Sophie Langohr, Pol Pierart et Marie Zolamian participent à l’exposition “Wild Open Space, Les Moissons de la Cité”, exposition rétrospective des 80 oeuvres acquises par la Space Collection. Au Grand Curius à Liège, du 25 juin au 13 septembre. Vernissage le 24 juin.

Lancée en 2002 par l’artiste belge Alain De Clerck, la SPACE Collection construit un réseau de villes européennes liées entre elles par une collection transfrontalière d’art contemporain.
Les œuvres sont acquises grâce à des sculptures interactives implantées dans l’espace public. Quand un passant glisse une pièce dans une des bornes de la SPACE, il anime une sculpture et reçoit un ticket avec un poème ou un cadeau culturel. L’argent récolté est augmenté grâce à du mécénat et permet d’acheter des œuvres d’art. A Liège et à Maastricht, les deux premières génératrices de culture ont déjà permis d’acquérir 80 œuvres mélangeant les genres, les supports, les techniques et les artistes.

Launched in 2002 by Belgian artist Alain De Clerck, SPACE Collection is building a network of European cities linked by a trans-border collection of contemporary art.
The works are acquired thanks to interactive sculptures set up in public spaces. Whenever a visitor inserts a coin into a SPACE machine, he animates the sculpture and gets a ticket to poetry or cultural prize. Then, money is collected, increased by sponsorphip and transformed into works of art. In Liege and Maastricht, the first culture machines already allowed to buy 80 works mixings genres, material supports, techniques and more or less renowned artists.

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Benjamin Monti, Jacques Lizène, Emilio Lopez Menchero, Pol Pierart, Walter Swennen, Le Grand Large, Mons 2015

Le Grand Large

Le Grand Large, territoire de la pensée, 2015

Proposé par Bruno Robbe et Daniel Dutrieux, découvrez des lithographies et des drapeaux réalisés par 24 artistes belges et internationaux. 24 artistes ont été conviés pour la création d’une édition originale de drapeaux et de lithographies, en tirage limité. Deux œuvres en dialogue étroit. Les drapeaux occuperont l’espace public et l’exposition au Magasin de papier présentera l’accrochage de l’ensemble des estampes originales et les projets de drapeaux.

Oeuvres de :
Boris Beaucarne, Jean-Marc Bustamante, Charley Case, François Curlet, Edith Dekindt, Luc Deleu, Peter Downsbrough, Jot Fau, Benoit Félix, Michel François, Jacques Lizène, Emilio Lopez Menchero, Pieter Laurens Mol, Jean-Marie Mahieu, Benjamin Monti, Jean-François Octave, Pol Pierart, Jean-Pierre Ransonnet, José Maria Sicilia, Walter Swennen, David Tremlett, Angel Vergara, Bernard Villers, Lawrence Weiner.

Inauguration et double vernissage :
Le samedi 20 juin de 15:00 à 17:00 à la Galerie du Magasin de papier
Rue de la Clef, 26 – 7000 Mons
18:00 s au Club House du Grand-Large
Rue du Grand Large 2A – 7000 Mons

Exposition du 19/06 au 27/09/2015:

À la Galerie le Magasin de Papier (lithographies)
Sur le site du Gand Large et ville intra muros (Drapeaux).

Dès le prochain solstice d’été, l’exposition Le Grand Large – Territoire de la Pensée invite à traverser Mons et à redécouvrir le Grand Large, port de plaisance extra muros. Organisée à l’initiative des Editions Bruno Robbe et de Daniel Dutrieux dans le cadre de Mons, Capitale européenne de la culture, cette exposition réunit vingt-quatre artistes autour d’une proposition originale sur le territoire, et plus particulièrement autour de l’idée du départ en territoire inconnu. Chacun des artistes a réalisé deux œuvres en résonance : un drapeau ainsi qu’une lithographie qui se déplie telle une carte géographique.

Le Grand Large, plan d’eau artificiel de plus de 45 hectares, est initialement conçu pour régulariser le niveau d’eau entre le canal Nimy-Blaton et l’Escaut. Le site distant seulement de trois kilomètres de la ville représente pour tout Montois une échappée facile. Sa superficie est pratiquement similaire à celle de la ville intra muros. Par analogie, ce constat scelle la relation entre le territoire en creux et le mont que constitue Mons topographiquement. Il est intéressant de pointer par ailleurs que le développement urbanistique se fait progressivement en direction du Grand Large. Une belle métaphore…
Une promenade urbaine proposée depuis le Magasin de Papier, où sont exposées les lithographies pliées, jusqu’au site du Grand Large bordés des drapeaux est reprise sur une carte inédite du territoire. Le choix du support paraît tout simplement évident mais pour lui donner encore plus de sens les commissaires de l’exposition, Daniel Dutrieux et Bruno Robbe, ont travaillé en association avec l’Institut Géographique National (IGN). La cohérence finale de leurs multiples intentions ont induit des prises de position à la fois géographique et poétique, tel l’emploi de la carte IGN pour servir de guide à l’exposition ou bien encore les sites choisis, le creux et le mont, et les supports des œuvres, la lithographie et le drapeau, en tant qu’antipodes qui dialoguent.

L’exposition prospective questionnant la vaste notion de territoire évoque par ailleurs une figure montoise, Jean-Charles Houzeau de Lehaie (1820-1888), journaliste, scientifique et astronome autodidacte, prolixe en termes d’écrits, ayant vécu une vie incroyable. Une multitude d’articles témoignent de son érudition, dans des domaines aussi variés que l’astronomie, l’histoire, la géographie, la sociologie, la zoologie, la géologie. Le Grand Large – Territoire de la Pensée devient un magnifique prétexte pour lui rendre hommage. Un changement de cap marque particulièrement la vie du philanthrope voyageur à l’âge de 37 ans : il prend littéralement le large et traverse l’Océan Atlantique pour rejoindre la Nouvelle- Orléans. Il y prend fait et cause contre l’esclavagisme et défend ses idées au travers de lettres et d’articles. Vingt ans plus tard, il reviendra en Belgique pour prendre la tête de l’Observatoire royal. Des multiples facettes d’Houzeau, les commissaires de l’exposition ont retenu son engagement humaniste et sa passion pour l’observation (à l’œil nu bien souvent) de la voûte céleste. Au delà des frontières, des préjugés et des nationalismes, cet homme d’avant-garde a su garder une ouverture d’esprit et a osé remettre en question tant les conditions sociales que les idées parfois bornées de ses contemporains.
Faisant sans détour référence à l’actualité du pays, à l’heure de rengaines nationalistes trop souvent entendues, l’exposition tend également à dissoudre toute forme d’appartenance aberrante et de frontières restrictives, à l’instar du drapeau de Robert Filliou conçu pour enjamber les frontières nationales. Un autre hommage est rendu à cet artiste qui considérait que « l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art » dont les créations généreuses et les fascinants dispositifs laissent une place à l’expérimentation. Fondateur d’un projet nommé Territoire de la République Génial, il présente ses recherches en 1971 au Stedelijk Museum d’Amsterdam où les visiteurs sont invités à échanger leurs points de vue sur la République idéale. Le drapeau qu’il réalise l’année suivante concrétise certaines de ses idées. Cadre vide soutenu entre deux mâts (dont le premier se trouverait dans un pays et le
second dans l’autre), il est à considérer davantage comme un acte poétique : il met en question les territoires qu’un ‘simple’ drapeau délimite trop souvent. A l’occasion de l’exposition, les organisateurs ont décidé de créer une nouvelle version de ce drapeau : à l’about des deux mâts, un calicot mentionne l’un des Longs Poèmes courts à terminer chez soi 1 écrit par Filliou en 1961.
Prendre du recul afin de percevoir la réalité dans son ensemble est une des intentions formulées en amont du projet ; la terre apparaît majoritairement bleue en s’éloignant du sol et les seules frontières visibles sont celles de l’eau soulignant le contour des terres émergées. Se saisissant de cette image, les commissaires font prendre conscience du rapport entretenu par l’homme sur son territoire et la nécessité qu’il a eue un jour de définir le sien en délimitant celui de son voisin. Le territoire de la pensée sera cette étendue sans limite accessible par tous, à tout moment. En regard à cette observation, Luc Deleu fait une proposition magistrale. Sa lithographie comme son drapeau pointent l’antipode de Mons et le site du Grand Large au beau milieu de l’Océan Pacifique. Quant à Michel François, il noircit entièrement la cartographie centrale d’une carte du Monde type Michelin comprenant tous les drapeaux nationaux en pourtour. Le noir s’obtient en mélangeant leurs couleurs et augure un territoire dont les limites auraient disparu. Une autre lecture serait davantage liée à la symbolique du noir représentant la menace, voire le désespoir d’un monde régi par le pouvoir de ces nations.

Ce que l’acte de planter un drapeau évoque devient révélateur pour certaines démarches. « Il est doublement et indissolublement lié d’une part à l’autorité, de l’autre au territoire sur lequel celle-ci s’exerce, explique l’historien Yves Randaxhe. Et associer ces notions à celle du déplacement suppose l’idée de conquête. Dans l’imaginaire collectif – et spécialement dans les légendes nationales –, le drapeau ne déploie vraiment tout son pouvoir que sur le champ de bataille. Sans doute, sa présence s’y explique-t-elle pratiquement par la nécessité de situer les positions des combattants dans le chaos du combat. »
Certains artistes vont interroger les symboles issus du drapeau lui-même comme d’autres vont puiser dans l’imaginaire lié au voyage, au large, au lâcher prise, à la rupture, ou faire référence au temps qui s’écoule et aux nuages qui passent. Ainsi le drapeau de Pol Pierart – une main tendue vers le ciel tenant un bout de papier sur lequel il est inscrit CHangeANT – rentre-t-il en dialogue avec les nuages en arrière-plan ou celui de Benoît Félix, liant ciel bleu et nuage blanc en son centre dans une communion parfaite. Idem encore pour le travail de François Curlet dont l’empreinte de pavés au sol perd tout repère une fois portée par le vent. Le rapport de plongée/contre-plongée est par ailleurs fort intéressant. Dans le choix de l’implantation des drapeaux et du parcours rythmé dans l’espace urbain se tisse un lien fort directement imprégné des spécificités du territoire concerné. La collection des vingt-quatre drapeaux de l’Edition du Grand Large prend place sur les berges du site ; elle est complétée par une sélection des collections In de Wind du Centre Culturel de Strombeek et World Wild Flags & Words on Flags de Liège qui profitent des hampes disponibles dans l’espace urbain pour hisser leurs couleurs.

Le drapeau, dans son contexte artistique, est devenu vecteur de communication. Il arbore pourtant un contenu partiel et difforme, quasi impossible à percevoir entièrement : le mouvement par grand vent le fait constamment osciller tandis qu’une fois le vent tombé, il est replié sur lui-même. Le lien ténu entre les deux supports, carte et drapeau, est remarquable dans le travail de Bernard Villers puisqu’il laisse les plis d’une carte imprimés sur le drapeau composer avec les plissés dus au vent. Chaque artiste interroge cette situation et la résout différemment, travaillant le drapé comme un tableau ou une image insaisissable. Le ciel en arrière-plan l’est lui aussi. Variant en fonction de la météo d’un blanc coton au bleu azur passant par de multiples teintes de gris, il modifie heure par heure la lecture des drapeaux.
La série de lithographies pliées a été réalisée dans l’atelier des Editions Bruno Robbe, une référence depuis sa fondation en 1950. Le savoir-faire familial s’est depuis adapté aux techniques nouvelles, mais aussi à l’évolution des demandes et, comme le démontrent les œuvres de cette exposition, à une finalité différente. En effet, pour cette édition, Daniel Dutrieux et Bruno Robbe proposent une version pliée des estampes. Le fait même de la rabattre sur elle-même pourrait être perçu comme un geste iconoclaste dans la présentation de la lithographie traditionnelle, parfaitement plane habituellement et encadrée. En prônant l’usage et l’action itérative (déplier/plier), les commissaires font ici très clairement référence à la carte géographique. La trace laissée par les plis sur l’estampe en altère volontairement l’allure initiale, ce qui sert mieux encore le propos artistique. La lithographie pliée s’apparente manifestement au domaine de l’édition et plus spécifiquement du livre d’artiste par la manipulation de l’objet. Le choix d’un coffret pour la protéger restaure néanmoins son aspect précieux. Elle laisse entrevoir le territoire de la pensée de chaque auteur ; l’œuvre d’art peut dès lors être envisagée telle un territoire à explorer. Le geste est donc très important, c’est lui qui mène à la découverte de l’image et manipuler la carte est déjà une préparation au voyage.

Le Grand Large – Territoire de la Pensée est une exposition qui s’approprie un territoire, les lithographies pliée imaginées par les artistes attendent une interprétation, une ‘légende’ en quelque sorte, pour exister tandis que les drapeaux flottant au vent modifient le symbole de pouvoir qu’ils représentent en un symbole artistique libre. Ceux-ci rythment le parcours quand leurs images déployées cadencent la pensée. Elle se veut ici aussi émancipatrice que celle qui devrait nous animer quand l’appel du large se fait sentir. (Cécile Vandernoot)

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